BIOY CASARES, Adolfo (2001). Romans. Robert Laffont. 840 pages.
On y retrouve, en texte intégral, les romans suivants :
- L'Invention de Morel (La invencion de Morel)
- Plan d'évasion (Plan de evasion)
- Le songe des héros (El sueno de los héroes)
- Journal de la guerre au cochon (Diario de la guerra del cerdo)
- Dormir au soleil (Dormir al sol)
- Un photographe à La Plata (La aventura de un fotografo en La Plata)
- Un champion fragile (Un campeon desparejo)
- Un autre monde (De un mundo a otro) -----------------------------------------------------------------------------------
Adolfo
Bioy Casares (1914-1999) est, avec son ami Borges, dont il a d'ailleurs
été le collaborateur, l'écrivain argentin le plus important du XXè
siècle. Fils de riches propriétaires terriens, doué d'une vaste culture
littéraire (surtout française), il publia ses premiers textes à
quatorze ans. Il figure également parmi les collaborateurs de la revue
Sur, dirigée par Victoria Ocampo, dont il épousera la soeur cadette,
l'écrivain et poétesse, Silvina Ocampo. La célébrité de Bioy Casares
date de L'Invention de Morel, ouvrage traduit dans plusieurs langues et
dont Robbe-Grillet s'est inspiré dans L'Année dernière à Marienbad.
Combinant réalisme et irréalisme, glissant sans crier gare d'un monde
à un autre, Bioy Casares nous console de l'impossibilité qui est la
nôtre de passer derrière le miroir. _____________________________________________________________
Je
n'ai lu que les 4 premiers romans du recueil, car je n'ai pu renouveller
le livre à la bibliothèque et j'ai dû aller le porter (avec plusieurs
jours de retard quand même), mais j'ai bien aimé ce que j'ai lu. Au
début, il faut un moment d'adaptation, car comme l'intro ci-dessus le
dit, Bioy Casares passe du réel à l'irréel sans crier gare.
- L'Invention de Morel se
déroule dans une île où un professeur un peu fou essaie d'inventer une
machine à répéter inlassablement le temps, les journées...Très bizarre
comme atmosphère. On découvre l'histoire par les yeux d'un fugitif qui
se cache sur l'île et qui se met à observer le professeur et ses
disciples. On descend un peu dans la folie du fugitif qui se demande ce
qui se passe, s'il devient fou lui-même, etc.
- Plan d'évasion
se déroule aussi dans une île et on y suit la correspondance de Henri
Nevers, lieutenant de vaisseau, qui arrive sur l'île pour y travailler
comme assistant du gouverneur. Tout comme dans L'Invention de Morel,
nous avons affaire à un gouverneur despote qui, lui aussi, fait ses
propres expériences sur la population de l'île (ce dernier m'a fait
penser au personnage de Marlon Brando dans le film de Francis Ford
Coppola, Apocalyspe Now). Encore une fois, une descente dans la folie
des uns et des autres.
- Avec Le songe des héros,
nous quittons les lieux insulaires pour revenir à Buenos Aires où un
groupe de copains vivent, s'amusent, aiment, etc. Ils partiront pour
une virée de trois jours pendant le Carnaval et à leur retour, rien
n'est pareil. Le protagoniste, Emilio Gauna, sent que quelque chose
cloche, qu'il manque une pièce au casse-tête du Carnaval et que ses
amis lui en veulent pour quelque chose. Il se met donc en tête de
retrouver cette pièce manquante. Encore une fois, nous avons affaire à
des docteurs un peu bizarre... Un thème récurrent jusqu'à date!
- Finalement, avec Journal de la guerre au cochon, nous
demeurons à Buenos Aires où les jeunes de la ville s'en vont en guerre
contre les cochons/hiboux, c'est-à-dire les vieux, les aînés. Ils les
abattent violemment, sans aucune riposte des vieux. Un livre très
bouleversant et dérangeant, sur la folie (encore une fois) et le
courage.
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Je
n'ai pas lu les 4 derniers romans, mais j'entends bien le faire. J'ai
vraiment embarqué dans les histoires, et leur atmosphère mi-réelle,
mi-fantastique m'a fait froid dans le dos à plusieurs reprises. Je
donne un 4/5, car je n'ai pas terminé la lecture des
romans et un peu aussi pour l'écriture qui est très chargée par
moments, un peu lourde et tassée. La police est extrêmement petite et
le livre est imprimé sur du "papier de bible". Ça prend des efforts
pour le lire parfois, mais les efforts en valent quand même la
chandelle.